le Dimanche 05 déc 2010 Evin Malmaison


 

 Découvrir sainte Barbe

 

 

Le père Marie DAUZET (Monastère de Saint Martin de MONDAYE) écrivait en
1996 " Les saints ne sont pas des demi-dieux …mais des frères dans la foi dont l'itinéraire exaltant nous invite à prendre la route ……"


Pourquoi donc, depuis des siècles, nos aïeux ont-ils suivi Sainte Barbe ?

Barbe, nom d'origine grecque, signifiait "étrangère", il était porté par la fille, jeune
fille de toute beauté, d'un roi de l'actuelle Turquie, Dioscore, dans ce quatrième siècle au cours duquel nombre de filles de rois auraient été trucidées parce qu'ayant embrassé la religion chrétienne.


Et c'est ainsi que le papa de Barbe l'enferma dans une tour pour la soustraire au
regard des hommes …et elle s'en échappa ! Il décida alors, après lui avoir imposé de
nombreux supplices, de la condamner à mort, se faisant alors le propre bourreau de sa
fille .......Mais la foudre réduisit le roi en cendres au moment même de la décapitation !

Apparu dès le V° siècle, le culte de Sainte Barbe s'est diffusé en Occident principalement en Allemagne à partir du XV° siècle sur la base des descriptions de la Légende dorée, recueil des saints du Bienheureux Jacques de Voragine, évêque de Gênes (1297). Son culte associait la foi inébranlable de Barbe à cette protection qu'elle pouvait apporter devant la foudre. Les métiers où pouvait survenir une mort violente s'en vinrent à invoquer la sainte, artilleurs, pompiers, mineurs, et aussi maçons, architectes et….carillonneurs ….pourquoi donc ces derniers ? Sainte Barbe faisait partie des quatorze intercesseurs, groupe de saints dont la réunion, au Moyen Âge, avait valeur de fortifier les vertus protectrices.


Sainte Barbe figure le plus souvent s'appuyant sur une tour …..avec trois fenêtres,
symbole de la Trinité, mais dans notre église locale, notre sainte tient, entre les mains, un ciboire surmonté d'une hostie, autre symbole spécifique, ajouté par les artistes
allemands et Flamants, Sainte Barbe étant la garante d'une bonne mort pour ceux qu'elle protège !
Nous vous invitons à lever les yeux vers le vitrail la représentant dans l'absidiole
ouest. La statue de Sainte Barbe, vraisemblablement dans notre ancienne église bien avant l'extraction minière et retrouvée dans les décombres en 1929, présidera, le 4 décembre à 18 heures 30, une cérémonie où les textes patoisants seront à l’honneur.

 

Nous aurons, ce jour là, une pensée particulière à toutes ces générations de mineurs qui ont bâti notre ville au cours des XIX° et XX° siècles.

La Bible et les Saints/ Flammarion – Les Saints/ Hazan Georges Bétrémieux 

 

Messe en patois avec la participation des  Jeunes sapeurs pompiers d'Auby
de la Lyre Evinoise,
de l'Harmonie de Libercourt " La Concorde"
de la chorale d'Evin "Le renouveau de l'Artésienne"
de "l'Association du 8 d'Evin

 

 

Commentaire en patois de l’enfant prodigue (Luc, 15, 11-32)

 

par l'abbé Jean Marie Loxhay

 « Bin, ché cor pire, Batich, su pas d’accord avec tin histoire d’Evangile qu’tu vins d’me raconter.

Ch’tiot, c’est vraimint un sale jone, il étot chez sin paternel. Y’minquot d ’rien ,Y travaillot  bin sur, mais il avot tout ch’qui voulot.

Que mouche l’a piqué ? Y’a perdu ch’tete  . V’la t’y pas qui dit à sin père : donne mi mes picaillons, j’y va m’tirer.

Sin paternel  li dit : d’accord min fieu. Sin jone y ramasse ses paquets, y  s’y tire au loin.  Et bin sur, y s’met à jeter sin pognon par ch’f’netres. Et q’un y na pu rin, et qui claque du bec, d’eusse dire : j’min va m’retourner chez ch’paternel. Il a vraimint du culot. Ché vraimint un sale gosse.

T’sé quo, Batich, y’a  quèque ’jours, j’étos au bistrot avec des copains, in buvot un’ pinte d’bière.

Tout en train, y en a un qui nous dit : ah, ché jones d’ ach’teur, sont tous bons à rin, y mette l’feu à ché bagnoles, y’s drogue, y’courent ché rues. Batich, y a pu rin d’bon chez eusses ; m’y, j’pense qu’un devrot les mette ter tous en tôle.

Bin sur, cha arrive, Nenesse, mais y’a pas qu’cha, té sait, y’a des jeuns qui sont chouettes !Parfois, quand j’regarde l’télé, min sang y fait qu’un tour .J’me demande parfois si ché journalistes y’s’arrivent pas avant que ch’é bagnoles y brultent comme si on leur demandot d’venir avant qu’ch’a commenche.

J’va t’raconter un’ histoire, ché pas eun cafougnette.

Y’a quèque jours, j’étos dans un maison ou y ‘a des personnes âgées qui s'appelle les 5 Saisons.

V’la t’y pas  que j’vois 5 grands jeunes, 2 garçons et 3 filles, y poussottent des p’tits vieux et des tiotes vielles dans leurs cayelles roulantes.

Alors, j’me dis, j’vs aller les vire, j’en r’viens pas de s’qui m’ont raconté. Y m’ont dit qui z’avottent arrété leurs études pendint in an pour  s’mette au service d’zotes, pour s’rindent utiles et pi, ya pas qu’eusses, j’l’ai lu dans l’gazette de c’et semaine y z’étottes 10000 à l’faire.

T’sais, ach’teur, chez l’Sainte Barbe, l’patronne des pompiers, y’a des jeunes qu’on appelle des cadets, y s’aprennent  à porter s’scours à ti zote. Pi, ya aussi tous ché jeunes qui bossent dans les associations où qu’  y gagnent pas un rond.

Ché ti pas bio tout cha ! Batich, ché vrai , un’ raconte tout di ch’qui va point, un’ sait pas dir ch’qui va !

Mais tsait ch’père a aussi perdu la boule et m’y, j’sus d’accord avec euch’plus vieux des garçons. Ch’vieuxy’ y  auro jamais du leur’prindre sin jone fieu. Y’auro du l’mette al cour, après tout y avot ch’qui meritot.

Ch’vieux, ch’ t’un faiblard, y fallot qui s’fasse respecter, pas s’laisser marcher d’sus ! »

Ach’teur, in vit dans un monde ed’dur, y a pas d’place pour les faibles !

T’sais Nénesse, j’crois au bon Dieu ! Jésus, y a tout dit pris parti pour tout  ceusses qui n’avottent rin, de chez miséreux, de che qui claquottent du bec, de  che qu’ch’ santé n’étot pas bonne, che que personne n’voulottent.

Ché pour cha que les chefs juifs, y l’on occis en l’clouant sur l’ croix, et  pis Nenesse, j’va t’dire un truc, dans ch’ l’Evangile qu’in vint d ’raconter, l’père, che l’bon Dieu.  Les deux tiots, et ben, ch’é nous zotes.

Alors ch’père,  il est plein d’tendresse, il a bon cœur, ed’compassion, ed’misericorde.

T’en  cros pas que dans not monde d’ach’teur, y devrot y faire pareil. Y faudrot mette not’monde din l’bon sens, boucher nos orelles devin tout cheux qui n’arrêtent pas d’caqueter, d’parler d’insécurité en disant qui y a pu’ qu’cha qui compte.

Y faudrot qu’un s’y mette tertous pour enfouir des p’tites graines ed’tendresse, ed’compassion, ed’misericorde. Y ‘foudrot qu’on s’y mette tertous pour qu’elles poussent.

T’sais Nénesse, j’crois que not’ monde , il irot ben mieux !"